jeudi 31 août 2017

Tomber des arbres dans les bois du Quebec .

Coucher de soleil Gaspésien tout ce qu'il y a de plus classique
Je commence ce post par une phrase très dans l’ère du temps, bien plus qu’il n’y a ne serait ce que 3 ans en arrière :

En regardant mon blog du coté de l’édition je me suis rendu compte qu’il y avait eu 114 vues pour mon premier post depuis mon départ ! j’ai été très surpris en vrai. Ça me touche beaucoup les copains. Franchement c’est cool ça me motive bien à continuer.

            Donc Maintenant. Je suis arrivé en Gaspésie dans une très belle communauté agricole (dont je tairai le nom) pour voir un très bon ami que l’on nommera ici, Ruperto* (nom connu de la rédaction).
 
Framboisier et module pour presser de l'huile de colza.
            J’ai fait 900 kilomètres en covoiturage durant une grosse après midi et suis arrivé la nuit. Après avoir remarqué que le gps nous proposait de me lâcher au milieu de l’équivalent d’une route nationale nous trouvâmes une petite route menant a la communauté. Après avoir déchargé mon fatras je me mis en route du foyer central ou je fus accueilli par du violon folklorique québécois-breton. Une très belle et poétique arrivée. Mais mon ami n’était point là, cette adorable homme était parti en voiture pour sillonner les 20 kilomètres entre mon lieu d’arrivée présumé et chez lui. J’avais envoyé un texto a un téléphone fixe apparemment. Maintenant je sais quel sont les indicatifs téléphoniques.

            L’autre jour, j’ai accompagné Rupi sur une parcelle de terrain a quelques minutes de marche du centre de la vie communautaire pour l’aider à défricher ledit terrain. Et !

            J’ai abattu un arbre à la hache pour la première fois de ma vie! Yoo-hoo! mont joie! plaisir et Victoire! Au Canada qui plus est, si ce n’est pas classe. Bon, mon excès de zèle sur les arbres suivant m’a valu de bonnes grosses cloques. Mais fait bien plaisir.

Une bonne partie de mes premières victoires!
            En parlant de plaisir, il fait frais, aux deux sens du terme. Et ça respire bon ! le silence est doux, protecteur et très présent. C’est un très bel endroit pour me recueillir. Mon corps lui réagit par contre. Nouvelles douleurs et irritations en plus d’une montée de psoriasis, il y a des choses énergétiques qui se passent en profondeurs, un peu comme la sensation d’une sorte d’update. Il se remet en phase dans un lieu avec un taux de vibrations plus élevé.
petite chenille intriguant (que je n'ai pas touchée) 
            On a fait aussi une grosse promenade dans l’arrière pays de leur domaine, par dessus la colline en passant par un village de G.N. (en référence au jeux de rôles pratiqués en « Grandeur Nature ») jusqu'à une cabane du père d’un des membres du collectif. Assez haut pour au delà du versant et découvrir les étendues paisibles. 
Bien motivés les gars qui ont construit cette cabane juste pour du GN.
            Couverture d’arbres caressant monts et collines au travers d’un espace quasi inhabité. Je referai cette balade, seul. En prenant la marge pour me tromper de chemin, accompagné d’une vaillante boussole, cadeau d’un ami valeureux. J’irai afin de prendre le temps d’intégrer cet appel à l’aventure. 
Ruine contemporaine du toit d'une échoppe de marchand.
            A l’ouverture la plus totale, un espace sauvage et préservé. Un espace qui reste reclus et caractériel, il fait déjà froid et j’ai dormi dans ma tente par 5-7 degrés au plus bas. J’ai un bon combo tente sace de couchage matelas donc je dors très très bien.
Escapade vers le déploiement de l'espace du grand nord américain. 
            La Gaspésie c’est un territoire énorme et tant bien que les colons ont fait énormément d’efforts pour le peupler, par certaines façons peu recommandables, il se fait déserter par les nouvelles générations. Marée du mouvement humain ou une génération s’en va en nature pour se ressourcer et la suivant est aspirée par les attraits des grands métropoles, brassins de cultures et de différences, lieux d’énergies frénétiques ou il fait bon s’y perdre. La colonisation du Québec fut jadis fortement soutenue par la religion, on y trouve d’énormes église pour des patelins peux impressionnants de par leur autres développements culturels. En effet cela devait apporter pas mal de réconfort en des contrés sauvages froides et peuples de tribus qui ne goutaient guerre la colonisation, que de voir une gigantesque croix érigée en grâce au dieu unique et souvent interprété comme exclusif en haut d’une colline (on les repères aisément et elles sont multiples).
Tonitruante et inéchappable (mais quand même "jolie")
            Mais la religion avait d’autre impacts sur la colonisation et souvent on prêchait, à la messe, pour que les femmes passent leur vie à donner naissance. Cela aidait l’effort de colonisation, voyez-vous. On en fit leur devoir et leur plus importante « fonction ». A tel point que les curés faisaient souvent pression pour culpabiliser les maris si leur femmes ne fournissaient pas assez d’enfants. Aux femmes, on pendait la carotte de la communion (ou le bâton de l’excommunion) comme moyen de manipuler le foyer à générer de la population. Imaginez vous être menacé(e) d’expulsion de l’aspect le plus important, réconfortant et souvent salutaire de la vie en communauté dans un pays froid, sans limite et en proie à l’inconnu avec des secours bien trop loin pour appeler. D’ailleurs, au jour d’aujourd’hui, le Canada prête toujours allégeance à la reine d’Angleterre et toute personne désireuse de se naturaliser doit prêter serment à celle ci.
            Cette emphase sur la reproduction créait des grandes fratries dans les générations du XIXe et jusqu'à tard dans le XXe siècle.

Changement de couleur des feuilles qui commence. ici dans les feuilles d'un érable à sucre. C'est afin de voir le changement des couleur dés son départ que je suis ici "aussi tôt".
Erable à épis
J’ai découvert pas mal de flore locale hier avec ce bon Ruperto. On a surtout ramassé des noisettes qu’il va garder pour faire pousser des noisetiers à l’avenir. Laissez moi vous parler de lui un petit instant, vous qui me demandez de « ne pas faire comme lui, de donner des nouvelles de temps à autres ». Alors je vous donne des nouvelles de lui. Sachez qu’il va très bien, je le retrouve passionné et très intensément affairé à générer un nouvel espace de création. Il m’enseigne beaucoup de choses sur la faune et la flore locale et aime transmettre toute une déontologie sur l’agriculture tant saine que durable. En très peu de jours, j’ai acquis de bases fondamentales tout en ayant plaisir à me balader et découvrir toutes sortes de plantes. Il passe la plupart de son temps en contact avec toutes les étapes de la vie végétale, qu’elles soient herbes, plantes légumières, arbustes et divers arbres. Il a l’oeil qui brille et le sourire facile mon bel ami et cela m’emplit de joie quand quelqu’un que j’aime tant a trouvé, ne serait ce que l’espace d’un instant, une pratique, une façon de vivre qui le fait rayonner autant. 

Bloc de sel pour attirer l'orignal. Il vient le lecher et du coup c'est plus facile pour le chasser. (c'est pas moi qui l'ai mis là)
             Au centre de la communauté il y a une cuisine et un salon d’été, espaces de passage et rencontre ou l’on mange fréquemment en groupe. Les discussions voltigent entre planification et rigolades. Puis, après le souper, vient souvent un moment en musique au coin du feu, quelque breuvage alcoolisé local en main. Ces instants s'alternent avec des parties ludiques en intérieur quand la température est moins clémente. 90% de ce que nos mangeons est produit sur place et c’est une vie très belle que de se nourrir directement du fruit de nos efforts. Les miens sont modestes en tant qu’ami visiteur ; sorte d’hybride entre vacancier et woofer.
Dans la cuiller, plafond de la cuisine d'été.
            Jadis, certaines tribus amérindiennes disaient qu’il ne faisait pas bon voyager plus rapidement qu’à cheval, car l’âme n’avais pas le temps de suivre le corps. J’ai enfin l’impression d’être arrivé ici et je prends le temps de vivre le lieu dans une autre forme de temporalité. 3 ans que je n’ai pas respiré un air aussi bon aussi pur. Peut être même plus. Chaque espace en Europe occidentale semble plus dense et pollué qu’ici. Ca fait peut être des décennies ou même la première fois de ma vie que je respire un air aussi pur. Peut etre en alaska, il y a dix ans. Toujours est il qu’en voyageant beaucoup il n’est pas difficile de continuer à vivre les premières fois et c’est peut être là le secret d’un vie bien vécue que de découvrir et redécouvrir sans fin. Entrer dans l’espace ou l’infinie richesse des expériences nous renouvèle, nous offre tant humilité qu’assurance, pas après pas.
Tente au couchant.




1 commentaire:

  1. Je vois que ton voyage à l'intérieur de toi se passe tout aussi bien que le voyage dans la nature: continues. Un seul corrigé - imagines - il existe aussi dans cet Europe rempli de gens des endroits où tu peux voir les étoiles et réspirer de l'air pur - j'en connais certains ABE

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