mercredi 15 janvier 2014

Morceaux épars #1

A/Comique et délicieuse sensation que de sentir un avion légèrement ralentir en plein vol.

B/Trompez vous mais ne doutez pas.

C/ c'est bizarre de changer de réseau horaire quand on n'a ni montre ni téléphone à régler.

D/ La réponse D

Très très haut.


J'ai écrit ceci dans mon carnet (tout neuf) un peu dans le bus sur le tarmac et surtout dans l'avion:

C'est drôle comme, même à Genève, le fait d'être à l'aéroport me donne l'impression d'être ailleurs. les grands espaces générés par les besoins des avions créent une ambiance de contemplation inédite au beau milieu de la frénésie des grandes villes occidentalisées. Ces espaces changent totalement le paysage et cela même si je sais très bien ou je me trouve.

Hop! dans l'avion. j'ai envie de dire qu'il est familial. 88 places passagers, tu y montes par la passerelle qui se déploye depuis l'avion lui-même. 15-20 on est et je me dis que ça risque de se passer comme ça aussi durant la croisière. Beaucoup d'espace par rapport à ce qui est prévu. L'hélice de l'avion est a un mettre de moi, si je tends le bras je la touche (a travers le fuselage). Voyager en saison basse c'est pas cher mais en temps que frais célibataire c'est intéressant de vivre un pue d'espace. Même si le bateau est plein, 4000 personnes c'est un petit village. mais une goutte dans les eaux agitées de la société new yorkaise.

"you must leave all your belongings behind" says the prerecorded safety message. I have two bags, a trek pack and a town backpack, i have so few possessions with me I could list it all. It is a very nice feeling.

Une pause très bienvenue alors que j'ai passé ces derniers mois à brasser de la matière. Début 2013 je m'étais dit que j'emmènerai bien toutes mes affaires au Grand-Saconnex, bien m'en a pris, j'ai du tout redemenager ces deux derniers mois. Ca en fait du bordel, en même temps c'est drôle, mais plaisant de savoir que tout tient dans 16m3 (a peu près disons 20m3 pour la marge) et aussi 4m3 pour les travaux artistiques. Précisons que je compte au niveau de la matière totale et non de comment je pourrais la ranger.

Si je penche ma tête pour regarder a travers l'hublot devant moi, ma nuque se trouve dans l'axe de des pales des hélices. C'est très impressionnant et,  comme l'ours polaire, très difficile de ne pas ressentir la fragilité du corps humain en comparaison avec une série de lames de métal tournant a très haute vitesse. Quelques minutes après  la première hélice,  la deuxième se met en mouvement, ce qui honnêtement me rassure au vu du fait que nous sommes déjà en route sur la piste de décollage. Mais vu que l'avion est petit, la piste est plus longue biensûr.

Dans les airs!
C'est bon! je suis parti maintenant, c'est sur. Plus que tout, c'est le grand vrombissement qui confirme que je suis bel et bien en route. Le chant anonyme et peu écouté qui, cette fois encore, se prête à l'annonce du voyage. Paradoxalement, je suis rassuré. Tout était mis en place, mais a cet instant, maintenant, les choses sont lancées. Le rideau s'ouvre!

J'ai fait plusieurs fois le choix de partir pour ce seul voyage, j'ai pris le plaisir, pour diverses raisons (pas qu'une seule je précise car j'entend certaines pensées se tromper à cet égard) de remettre en question ce voyage. J'ai réalisé récemment que tout choix est à renouveler à chaque instant si l'on veut échapper à l'illusion de l'irrémédiable ( et bien que ce mot s'est vu devenir de plus en plus moral, je veux surtout dire par là l'illusion que quelque chose puisse être fixe). On ne peux pas revenir sur un choix, c'est une affaire de moment présent, c'est ainsi que quoi que l'on prévoit, c'est toujours sur l'instant que l'on choisit. Certes il est peut-être plus facile de préparer, de projeter certaines actions dans le futur quant il ne sied pas a l'instant présent. Néanmoins, le choix est une action et elle ne peut se situer que dans la chair de la conscience du moment présent. C'est ce qui nous berne si délicieusement dans les films d'action, on a l'impression que le héros fait des purs choix dans des instants de grande tension. C'est ce qui nous excite, nous booste lors de moments d'activité intense. Enfiler, enchainer les actions et s'épanouir, lâcher la carapace des soliloques mentales.

tu penses? non je ne pense pas! nous agissons. hehe

C'est un grand paradoxe que d'écrire car c'est une action qui se situe dans le langage, qui a pour moi toujours été affaire de mental. Mais j'ai quand même l'impression de créer lorsque je procure visibilité à mes paroles.


Je m'étonne un peu de me rendre compte que je n'ai même pas contemplé un voyage en train jusqu'à Southampton. je me suis bêtement dit que l'avion devait être moins cher ( je me demande bien qui a payé le reste de ma place dans ce miracle d'ingénierie, qui plus est il n'est rempli qu'a 20 %, viverions nous dans la dette?)
Peut-être avais-je crainte de devoir passer par Paris. Si je meurs demain, celle qui aura été la femme de ma vie habite a Paris. Drôle de phrase, je ne sais pas trop comment l'optimiser. Mon premier et unique (a ce jour) grand amour y habite en ce moment (je crois). Je crois que j'aurai eu peur de ne pas continuer, rester à Paris et...
Qui plus est j'ai l'impression de ne pas trop savoir pourquoi je fais ce voyage. Bon c'est vrai que l'intellect est surévalué et que peu importe la raison de mes actes, c'est quand même passionnant de m'adonner a un tel exercice dans l'absence d'attentes. Je ne m'attend à rien et je vais surement être déçu ( car il y a toujours quelque chose qui se passe;-)

Aujourd'hui précisément j'ai besoin d'écrire, j'ai passé ce dernier mois à me connecter. A découvrir de nouvelles personnes, à rencontrer à nouveau des amis que je n'avais pas vus depuis belle lurette. Mille rendez vous j'ai vécu et maintenant je suis seul. C'est un plaisir mais un peu comme un bac d'eau glacée au sortir du sauna, cela fait un choc.

"cigarettes, tobacco and the minibar" me propose t'on à l'haut parleur. on aime le poison...
Il y a un utopie à laquelle j'aspire, que l'on soit sains, que l'on puisse lâcher nos poisons et le plaisir du drame, que l'on se permette de sourire librement et que l'on libère nos esprits des projections et des perceptions en terme de possibilité ou d'impossibilité. Je mourrai avec cet espoir en moi et cela je l'écris au dessus des nuages.



La vie est grande, je vous encourage à faire les choix qui vous semblent énormes. on nous fait grandir à l'ambition, on nous éduque à devenir le meilleur, puis on nous dit que pour réussir il faut se conformer, enfin on se rend compte que se conformer c'est impossible, on n'a jamais qu'une seule forme, la notre. on ne peut pas prendre la forme d'autrui. pourquoi essaye-t-on? quelle pourriture est venue se loger dans nos esprits?

Je les entends, ceux qui me disent être jaloux (et je leur répondrai soyez envieux plutôt!). Il tient à tout un chacun de faire de sa vie sa propre création. Je les entends ceux qui pensent que c'est facile pour lui parce que patati. C'est peut-être facile peut-être pas, en fin de compte c'est certainement les deux. Mais c'est moi qui choisis, comme tout un chacun. Se dire de la réussite ou des choix d'autrui que ce n'as que très peu de mérite car "c'est facile" me semble aussi confortable pour l'âme qu'une couverture qui gratte l'est pour un corps nu.

Ce que l'on résiste, par essence, devient plus tangible, plus préhensible, cela grandit alors dans notre vie et prend rapidement toute la place. Si l'on se permet de regarder les choses en face, on s'aperçoit alors de la place que prennent veritablement les choses, que tout change et que rien ne saurait persister. Chaque objet tentant de s'accrocher devient alors simplement une image résiduelle qui s'estompe bien vite.

Soyez sans crainte car vous allez mourir.  hehehe. On perçoit la mort souvent comme une fin, qu'attendons nous? On m'a déjà proposé (bien que sur le ton déguisé de la jovialité) d'échanger ma vie, c'est un énorme compliment!  mais c'est très juste que ce soit impossible. notre vie est la suite des choix que nous effectuons. la mort l'est aussi.
Une personne décède en s'étouffant sur une morceau de stroganof, entourée de ses amis. Elle a choisi son plat, elle a choisi son restaurant, elle a choisi ses amis. Peu importe son désir conscient ou non de décéder à tel ou tel moment, d'une façon ou d'une autre, de trouver cela bien ou non. Notre mort a tous est simplement la fin de la suite de nos choix. Aurait-elle commandé une soupe elle serait morte autrement, elle serait peut être même encore vivante mais ça ne l'aurai pas rendue immortelle ( quoique manger bien...;-)
Je pense que là ou je veux en venir c'est : que voulons nous voir de notre vie au moment il nous faudra la quitter?

C'est troublant de parler en ces termes au vu que c'est, avant tout, a des amis auquel je parle. Quelque part je souhaite que ces paroles de jalousie soient simplement des fantasmes, une façon de se confronter psychologiquement au choix d'autrui afin de se construire dans l'affirmation de ses propres choix. Je souhaite à tous de faire les choix qui leur mènes vers leurs rêves, mais même avant cela, car les rêves sont dispensables, de faire les choix qui nous mènent vers ce que nous souhaitons vivre, ce que nous sommes venu chercher en cette vie.
Car si l'on ne fait pas les choix qui nous mènent vers ce à quoi l'on aspire alors vers quoi nous dirigeons nous?

hugs and kisses



Avant l'avion, déjà loin.


Whoo hoo! je suis parti. En fait, je suis encore à l’aéroport mais je suis déjà plus accessible. J'ai passé la sécurité et j'ai pas de téléphone. L’avion a du retard (on avait vu sur l’avion de la même compagnie qui arrivait à Genève qu'il avait du retard, du coup on s'est dit que si c'était le même avion, j’aurai peut-être a attendre un peu. Mais ça ne change pas grand chose vu que l’embarquement de la croisière est demain. Je vais pioncer dans un hôtel avec chiottes partagées et après embarquement de 5 heures ?!? je dois arriver au plus tard 3heures avant le départ (17h) et il m’est conseillé de m’y présenter vers 12h. Le bnb est a 2-4 kils donc je ne serai pas dépendant du trafic. C’est un départ lent. Quand j’arrive je vais faire quoi moi ? Poser mes affaires et trouver un pub ? fish’n’chips ? je crois pas non, avec la merde que j’ai mangé a midi ( wok de l’aéroport a éviter, genre même carrément manger au burger king est conseillé par rapport au wok).  Merde je viens juste de piger que je vais devoir dépendre d’autrui pour me nourrir jusqu'à mars !!! il devrait y avoir assez de choix sur le boat ! C’est un sacré blog qui nous attend ces prochains jours. J’ai bien envie de me faire une grosse semaine de jus de fruits, fitness, sauna etc. on verra bien combien ça coute. Je me demande si je peux bouffer ou je veux quand je veux ou il y a des heures à des endroits spécifiques, genre énorme cantine. Normalement le bateau peut accueillir 4000 personnes ! avec 1500 membres du personnel. Je n’ai aucune idée de combien on sera, ni comment les relations sociales vont s’effectuer sans portable. Je crois bien que c’est un peu trop tard pour éviter les Smartphones et autres. C’est un de ces bateau qu’ils font flotter jusqu'au Etats-Unis pour le poster à Miami, puis les caraïbes. La clientèle doit y être techno-dépendante. Cette croisière ça va être le rêve de tout américain, vivre dans un centre commercial pendant 11jours, sans pouvoir en sortir.

Bon ben me voilà. J’y suis, mais c’est très différent du dernier voyage « en solo » que j’ai pu faire (dans cette vie). Je suis dans un état un peu second, presque choqué. La dernière fois c’était avec plein de projection de "college party" à l'américaine et d’enfin trouver sa place dans la société, être aimé et faire des plans à trois autout d’un feu au bord de la plage avec « ses potes » bourrés qui filment le tout pour le poster sur facebook.
Là c’est un peu différent, un peu. La croisière c’est surtout pour traverser l’océan en bateau. New York je sais pas trop pourquoi. Peut-être simplement parce que j’y serai et qu’il faut la visiter. Aussi quelque part car j’ai lu des autobiographies de femmes qui ont toutes deux vécu à new York ( lower west side)  du coup je veux aller voir.
Mais j’ai cette bizarre impression de m’élancer sans désir ni ambition. Simplement vivre autre chose, une façon presque rationnelle de se dire que je dois vivre autre chose. Cela émane biensûr d’émotions profondes. je sais bien que je me sens « con » quand on me parle de voyages outre-occident (même si les limites sont de moins en moins claires) alors que je n’en ai pas fait. Mais dans un autre sens cela ne me trouble pas plus que ça d’expliquer que de m’enduire de ma propre urine (vieillie de quelques jours au préalable) a été le traitement le plus efficace contre un psoriasis envahissant à tel point que mon corps me réveillait toutes les deux heures car il avait décidé de se gratter sans « mon » consentement. Tellement efficace comme traitement que j’ai vraiment eu cette impression de « Magique ». Au vu de la rapidité des résultats. 
je vous le conseille si vous avez des problèmes de peau (z'avez pas besoin de le dire a tout le monde;-) Drôle.
J’assume facile la pisse, mais pas de ne connaître uniquement que l’Europe et les Etats-Unis. Même chose avec que 2 langues et demi. Hehe, je ne connais quasi rien de l’espagnol ça va être chouette d’y enseigner après un mois. C’est enfin de compte pas ce qu’autrui pense qui importe, mais s’offrir l’opportunité d’utiliser ce miroir comme compas de notre propre désir.

 J’ai vécu beaucoup d’émotions fortes alors que je tentai de m’émanciper du cadre confortable que j’avais construit ces dernières années. (Pour être clair j’ai aussi du accepter que bien que j’avais la chance de vivre une véritable relation d’amour, nos chemins étaient en train de se séparer. )

Passer un mois à me peter la tête et organiser un grand voyage en même temps, alors que je vis la plus grande séparation de ma vie (excepté toutes le morts, qui ont au moins pour elles le fait d’être claires : c’est fini ). C’est pas une des combos les plus efficaces, mais c’est clairement possible, la preuve. Et puis on vit ce que l’on a à vivre. J’ai presque tout fait. Il ne manque que des détails (le genre de trucs qui te poursuivent pas si t’oublie) En fait le vrai grand bug c’est la new camera qui est hyper cool mais la batterie elle me fait des caprices. J’ai chargé totalement puis déchargé totalement mais elle a une autonomie de rien du tout. J’ai l’impression de voler la batterie tellement elle est capricieuse. Ce genre de moment ou on attends que l’ecran n’affiche plus « change the battery pack » afin d’essayer de l’allumer discrètement sans que l’appareil ne se rende compte puis prendre furtivement une photo en espérant que l’appareil veuille bien coopérer. Je ne vais plus me fier au voyant « full » du chargeur. Je crois qu’il y aura tout sur la croisière. (Faut bien éviter le sentiment claustrophobe de ne pas pouvoir échapper à l’océan. Il doit y avoir un lien avec la taille des hublots dans les avion. si c'est trop grand on se rend trop facilement contre q'on est dans le ciel a des kilomètres du sol, si c'est trop petit on se sent vite enfermé) Mais je suis pas sur de pouvoir me procurer une pile pour canon powershot SX270 HS. C’est con parce que j’aurai bien « vloggé ». Il faudra attendre New York ou Cusco peut être.
Je pense que si je rentre dans le jeu de la croisière le temps va me filer entre les doigts. 27 restaurants paraît-il, ça fait 27 des 31 repas si je veux tous les faire. J’espère qu’il y a un bar a jus. Je croyais déjà avoit fait une croisière mais c’était un voyage en Ferry en fait ( et il y avait déjà un supermarché, un salon d’arcade, plein de boutiques et des restaurants et des ascenseurs.) j’imagine pas ce que va être la croisière. Au vu des photos ça a l’air d’être un truc pour vieux. Vous savez ceux qui ont vécu une époque où quand t’avais passé 18ans sur les bancs de l’école tu trouvais du boulot et où avec un salaire moyen tu pouvais acheter un bien immobilier sans hériter, gagner au loto, pourrir le monde avec la dérégulation financière, être une superstar, ou vendre des produits en occident avec une main d'oeuvre limite esclave ou carrément esclave. merde. Embarquement tardif mais imminent je vous laisse sur une note un peu amère mais je reviendrai...