Réveil agréable à Lima.
L’hôtel est dans un quartier tranquille. La température est parfaite et
l’humidité fait du bien à ma peau. Mon psoriasis n’a pas du tout aimé les vols
consécutifs. Mais je me réveille avec une meilleure qualité déjà. Le taxi qui
était supposé venir me chercher a foiré, du coup j’ai poireauté puis appelé l’hôtel
(une auberge de jeunesse plutôt) et c’est le « quasi-proprio » qui
est venu me chercher lui-même
Je
vais prendre un bus pour Cusco mais malheureusement on vient de m’apprendre
qu’il sera tout technologique. Avec des écrans et des jeux etc.
Je
retrouve quelque peu l’atmosphère naturelle, le climat, des îles canaries. Sauf
qu’il fait humide, nous sommes sur la côte ouest du Perù, au bord du Pacifique.
26° C les oiseaux entonnent des chants différents bien qu’avec les mêmes
intonations, le même timbre. Le soleil se couche vers 7h paraît-il et j’espère
pouvoir voir les lignes de Nazca avant le coucher.
Je
suis dans le bus ! Plus que 22heures avant Cusco ! Enfin c’est ce qui
est prévu. J’ai, à peu près 5h de jour avant le coucher. Bizarrement je suis
impatient de passer à travers les zones les plus pauvres de Lima. Certes je
n’aurai pas vécu le lieu. Je ne serai pas descendu, je n’aurai pas marché dans
la zone, une autre fois, chaque chose en son temps. Ça va nous prendre 1-2h rien
que pour sortir de lima.
Joyeux
anniversaire de mort, Rudolph Lothar Schmitz-Leuffen !
Donc nous passons à
travers les bidons villes. Il y a eu de la magouille immobilière. Beaucoup, la plupart
des bâtiments ne sont pas finis. Pas de toit. Tout de briques brunes. Je me rends
vite compte que je ne peux pas me rendre compte. T’as vu la phrase !
Il doit y avoir
quelqu’aspect culturel que je n’ai pas vécu et que je ne peu en conséquence pas
comprendre.
Comme
un Blanc allaité à la télévision ambitioniste. Je me dis qu’il suffirait au
moins d’aller chercher de la tôle dans les immenses tas de déchets alentours.
Le sens de la propriété doit y être différent. Peut-être cela a-t-il avoir avec
l’honneur.
Etrangement,
je me retrouve a envier certaines de des habitations. Vivre a toit ouvert,
toujours connecté au ciel. Le vent libre. Je vais maintenant le ciel de lima,
les habitants le décrivent comme couleur ventre d’un âne. Ça rend la grisaille très
poétique, ça me fait aimer ce ciel.
J’ai
l’impression que dans ces « bidons-villes » il y a toute une
communauté. Les gens n’y sont’ pas habillés de façon misérable non plus. Il y a
des jeunes qui rigolent, des enfants qui s’amusent. Le sol y est de sable et
non de béton. On peut y tomber amoureux comme partout.
Je
passe quatre restaurants, accolés directement, même architecture, mêmes
bâtiments, même couleur, même typographie. Jaune avec le nom du restau en bleu
et sur le toit de la terrasse INKA COLA. Je n’ai pas envie d’essayer là tout de
suite. Peut-être ces prochains mois
De
nouveau le crépuscule. Je ressens cette fois des émotions telles que celle que
j’avais vécu en 1997 lorsque je résidais chez ma tante Patricia Aitken à San
Luis Obispo. L’amusement insouciant lorsque nous allions à l’école disputer un
match de football américain ou de basket, ou lorsque nous allions au cinéma ou
manger une pizza. Quand mon meilleur ami de là-bas et moi étions encore plus
proches car amoureux de la même fille (bizarrement on s’étais jamais battus ou
voulu a cause de cela, c’était alors plutôt une marque de qualité et de proximité)
Je
suis bien seul et pourtant j’anticipe la communauté temporaire que je vais
rencontrer a Cusco. Une chose qui est agréable quant on part faire du
volontariat dans un pays inconnu c’est que l’on risque fort de rencontrer des
personnes bénévoles, qui veulent du bien, de tout horizon. Je me réjouis d’intégrer
cette communauté.
En
1997, bien que mon père était encore vivant, il n’était pas en Californie avec
nous (ma mère, ma tante et moi). J’étais encore enfant et bien que j’aie eu la
chance de pouvoir l’aimer les quelques dernières années de sa vie, ma tante Pat
et moi n’étions pas très proches.
Il
y a quelque chose des émotions que je vis à l’instant qui semble lié à la
dichotomie absence-présence. Je ne suis ni avec le amis que je connais, ni avec
ceux que je vais rencontrer et pourtant je me sens lié. Je suis très
reconnaissant envers toute rencontre, passé et à venir. Et bien qu’en réalité
seul le présent est tangible, j’ai beau être « seul » que je ne subis
pas la solitude. Je ne sais pas pour vous mais a mon âme, le crépuscule est toujours extrement fort, un moment
pivotal dans les mouvements du cosmos. Et en ce moment…comment dire… c’est
comme si vous me manquiez et que j’avais envie d’être avec vous sans aucun des
sentiments tristes ou négatifs. Il y a de l’amour. Simplement je vous le
contacterai lors d’une autre réalité. Merci les amis, la famille et tout ceux
entre les deux.
J’ai
payé ma place « VIP » dans le bus, devant à droite à l’étage du
dessus. Donc baie vitrée devant mes yeux. Nous allons au sud d’abord alors j’ai
pu voir le coucher de soleil sur l’océan. Ça à beau être l’été, il se couche
entre 630 et 730. Après, Nazca, il fait nuit alors je ne verrai pas le lignes
de Nazca ( à moins qu’ils n’aient enguirlandé le tout) Au réveil et au lever du
soleil nus irons direction Nord-Est donc je devrai pouvoir voir le lever
également.
J’espère que je serai éveillé. Ces derniers temps je me suis réveillé
naturellement, sans réveil/alarme. Mais je ne sais si je serai conscient au
lever du soleil.
Le
Perù est un pays économiquement pauvre comparé à la suisse. Il y a énormément
de petites luttes en briques, j’ai pu voir des « propriétés » qui
étaient simplement du sable entouré par un mur de brique au beau milieu d’un
gros rien de sable avec peint noir sur blanc propriéta privada le tout
saupoudrés de morceaux de verres et de tessons de bouteilles encimentés sur le
haut du mur. Le long de routes il y a des petits autels que j’imagine sont
dédiés au mort de la route.
Beaucoup
de murs de briques sont le support d’inscriptions d’intention de vote : la
qualité poussiéreuse et modeste des murs, joint aux couleurs fades de la
peinture crée un contraste temporel troublant avec l’inscription 2014
accompagnant les divers noms de politiciens locaux. Le visuel des inscriptions
donne vraiment l’impression que c’est très vieux. En Europe ça date de 20-30
ans des murs comme ça.
Je peux voir la pauvreté au travers du sponsoring indiscret et omniprésent. Les restaurants et buvettes arborent majoritairement un habit entier de publicité. Coca Cola et INKA COLA sont les royautés de cette cours fantoche