mardi 15 août 2017

Les escaliers vers le Rez

            Il me reste encore trois jours pour compléter une semaine entière et j’ai déjà l’impression d’avoir vécu ce temps-là. Bon c’est vrai j’ai été un mauvais touriste et j’ai vu quasi rien d’officiel. Par contre y a mille raisons de s’émerveiller partout. Intéressant de découvrir une ville qui vit par -30C en été. Y a une multitude de réseaux sous terrains habillés principalement avec les atours de centres commerciaux, boyaux gourmands d’un monde axé sur la possession.

y a eu mega reuille put qu'on était au super marché, qd je suis sorti. mega arc en ciel (mais j'ai loupé la pluie)
            J’ai certainement une relation significative avec les sous terrains ces derniers mouvements. Ayant vécu en sous sol de septembre 2015 a juillet 2017, aussi la cantine au travail était en sous sol. Pdt longtemps je vivais de nuit comme de jours en sous sol ou a raz.
            Le psoriasis lui même pose la question de ce qui émerge et ce qui est juste dessous. Et me voici à déambuler dans des tunnels qui font plusieurs blocs et plusieurs étages mêlés entre le sous sol et les premiers niveaux de ville.
 
espace sous terrain classique, sous une place centrale
Bref on y trouve toute sorte de divertissements classiques, fitness, cinéma, super marchés, restaurants, bars etc. rien de bien palpitant en soi mais l’occurrence d’un village sous terrain, lui, est fascinant. Cela convoque tout un imaginaire de la constriction, des rythmes entre répression et ouverture. Dans ces espaces on trouve toujours, un inéchapable angle de couloir mort. Vision tant réimprimée dans le cinéma d’épouvante que l’on vit, l’espace d’un instant, un plaisir d’être protagoniste principal. Le suspense de l’imminence. Dans quelque fiction on devrait prendre toutes précautions pour effectuer ce tournant, alors qu’en vrai, nous attend cette délicieuse déception de l’absence des émotions assistées (musique de cinéma effets sonores et plans livrant un fantasme tout prêt à consommer). On trouve une simple continuation d’espace dirigé, banal vide fonctionnel, absent, miraculeusement libre de l’agression publicitaire, sauvé par là sous efficacité de l’inoptimal placement non désiré. Une simple réponse a la nécessité de continuer le déplacement.


            Mais l’imaginaire le remplit allègrement, cet espace de passage. D’ailleurs, Québec n’est pas un mot occidental (ni français, ni anglais,ni espagnol,ni portugais etc) mais bel et bien un terme première nation pour designer le passage. Ça me va et c’est juste, pour l’instant ce n’est qu’une étape, un endroit de déplacement.

Fatalement au détour d’un de ces angles de pierres et de métal, se découvre une grande salle, un atrium énorme, souvent avec baie vitrée et un espace pour respirer. Tel la nécessité d’un hublot d’avion afin de contrer l’impression d’être trop enfermé. Déchirer le ticket pour la claustrophobie avant d’arriver au guichet de nos constructions sentimentales. Un écran de verre comme opportunité de voir le climat véritable, de se rappeler la présence d’un monde qui existe avant nos propres créations. Bouton off pour la vision d’une réalité augmentée interactive, immersion totale, univers science fictionnel jaillissant, cyborg in vitro, hybride des incongruités prédictives des années 60 et de la manipulation de l’inconscient à des buts lucratifs.

            Voilà, nous irons plus loin a un autre moment.

plafond d'atrium commercial
Donc peu de tourisme classique mais y a des trucs officiels qui doivent bien valoir la chandelle. Je pense jardin botanique, biodôme et insectarium.

Atrium central 
            Yep les moineaux sont reconnaissables et en lieu des pigeons nous avons des écureuils. J’ai été soulagé par la vision de rapaces amples survolant les graticiels. On reste des invités dans en leurs domaines, ils n’ont rien perdu de leur territoire aérien. Tout au plus nous leur avons offert des perchoirs, maladives escales. Bref c’était assez libératoire et exaltant de les voir là-haut alors que seuls les corps légèrement couverts et des arbres réfléchis faisaient offices des derniers soupçons de primordialité.
            Donc mis a part une poignée d’oiseaux et quelques rongeurs, la grande différence animale tangible sont les insectes. Formes différentes et variations de modèles.

            Y a aussi le musée d’art contemporain qui comme par hasard, était sur mon chemin après mes 200 premiers pas montréalais. Mais curieusement je sens le desir de le visiter accompagné. Je verrai bien.

A Montréal, ville de plusieurs millions d’habitant, on doit accepter de manquer plein d’évènements. Alors que je faisais du yoga pour la première fois depuis trois ans, au même moment se déroulait une sorte de grand messe yogique au vieux port. Des milliers de participants tout vêtus de blanc pratiquaient toutes sortes d’asanas ensemble. Je n’allais pas acheter des vêtements blancs en plus juste pour faire part, de toute façons.
            C’est agréable de devoir choisir de louper des choses qui nous intéressent. Bien plus renforçant de faire ces choix que de devoir s’en vouloir de n’avoir eu la délibération d’assister à une rare proposition.
 
Porte d'entrée au niveau de la rue
            






















               Sinon j’ai été à l’anticafé. Un sorte d’appartement libre d’entrée a qui veut. On y paye du temps passé, 3$ (canadiens s’il vous plait) pour la première heure, suivi de 2$ par heure ultérieure. Cuisine, salon, chambrettes et lofts sont habités par des instantanés accessibles de vie privée assumée. Un living room avec fenêtre sur la grand place, vivant et plein de discussions, réservoir central entre la cuisine et les étages. Au dela des toilette disco agrémentées de jeux de mots littero-rebelles se lofte un couple qui regarde une série sur leur mac. Je ne les ai pas vu dans la pénombre d’une coquette salle à interview. La chambre d’après un unique homme a houppette interrompu dans son ordination m’interroge du regard. Je réponds avec un geste guilleret.

Disco chiottes :)
            A Montréal il n’y a pas de nécessité d’avoir un permis pour peindre l’extérieur d’une propriété ! quand même et surtout enfin, bon sang ! ca me parait tellement évident que de pouvoir orner de couleur, et selon son propre désir, un lieu que l’on habite, un lieu qui invite. Du coup y a plein de couleurs qui se mêlent a divers rencontres architecturales. Beaucoup de maisons victoriennes classiques typiques des colons des Amériques du nord. Et je peux enfin dire que je me suis élevé en ce monde. Maintenant je suis au premier. J’ai changé de logement d’ailleurs. Ma demande de couchsurfing était jusqu'à aujourd’hui. Mon hôte est hyper cool mais étant la haute saison j’ai du trouver ailleurs. Je suis resté dans le même quartier pour pouvoir continuer a effectuer un peu de soin au centre de yoga a 35C. mon nouvel hôte est tout aussi cool et pou 20balles par nuit j’ai une chambre pour moi tout seul et elle est très belle. Y a un extrait de forêt derrière la maison.

un exemple parmi des milliers
            Bref on a le droit de représenter ses murs selon son bon vouloir. Et la ville mène de toue apparence une campagne de graffiti tant ample que de bon gout. Donc plein de couleurs partout. Ca fait plaisir et c’est libératoire.
 
Je passe le plus clair de mon temps sur le plateau adjacent au mont royal.
            Aussi ici les gens, quand tu leur souris ils te sourient, bien sûr y en a des pas commodes mais c’est une exception. Ils te disent que c’est leur plaisir et il arrive que j’ai juste besoin de sortir une carte (géographique pour ceux qui ont oublié ;) sans même la lire car qq’un m’interrompt pour me donner directions et informations non représentées.
            Les pragmatiques diront que je dépeins peut-être la réalité avec trop de lumière et je leur répondrais que c’est mon loisir de créer les tableaux de ma vie, bisou ! pas obligé d’acheter toutes les couleurs du catalogue même si tu les vois hein.

coucher de soleil urbain







Concorida Salus, devise de cette ville. Le salut dans l’harmonie, con cor dia. Avec le jour du cœur, la salvation dans l’union lumineuse des cœurs. Je préfère bien plus qu’ « après les ténèbres la lumière », oui c’est certes poétique et beau mais j’ai, comme qui dirait, déjà donné, merci au revoir.
           
            J’ai commencé ce post avec le desir de partager plus que des choses a dire et je finis a l’inverse avec l’impression d’avoir milles merveilles a exprimer. Elle viendront en temps voulu.












            Tiens, une petite dernière. J’ai donc trouvé un restau vegan hyper cool avec mille plats différents et c’est ici que j’ecrit tout cet épisode (d’une traite) et ca fait bien 90 minutes qu’ils passent des sons que j’écoute de moi même, de mon propre chef qd je suis tout seul. 

Dragon bowl!
Y’a genre 80% % de tounes (comme ils disent ici) que je connais et je peux même nommer les artistes voire les albums et titres. Des trucs qui ont bercé mon adolescence et ma jeune adultesse ( ? ;) C’est beaucoup trop bien !

100% Vegan!
            Ah oui le resto s’appelle « aux Vivres »

Bon  Je m’en vais prendre les photos que je n’ai pas prises afin d’imager mon discours.